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Un peu de hauteur au pays de Simon Bolivar

By on 18 mars 2019

Dans toute aventure il y a une part de changement, de dépaysement et d’anticipation et les quelques mois qui nous restent en seront sans doutes remplis… Pressés par le temps, soucieux des problèmes mécaniques dû au système D sur système D qui nous ont sûrement menés à la lettre H sur nos fidèles destriers et bien entendu le manque de nos proches et des bonnes victuailles françaises, nous avons pris la sage décision (non sans déceptions et quelques mouchoirs) de nous cantonner à une seule région de la Bolivie comprenant : le Sud et ses décors de Far West, le Salar d’Uyuni et La Paz et ses environs. Alors que dire de la Bolivie, ce pays de tous les superlatifs aussi intriguant que paradoxal ?

« La unión hace la fuerza », cette devise bolivienne reflète particulièrement bien l’état d’esprit du pays, fier et déterminé à maintenir ses racines. La Bolivie présente une extraordinaire richesse culturelle, historique et religieuse. Les traditions telles que : la feuille de coca, les coutumes et les valeurs remontent aux temps des Tiwanaku une civilisation pré-incaique. Ici la pauvreté (si la richesse d’un homme s’évalue aux nombres de 0 à la fin de son compte bancaire) est impressionnante et pourtant tu prends la mesure de la richesse et de la culture de ces descendants d’indiens et ce même à travers les traits de leurs visages. La culture est bien différente de la nôtre, ici s’entremêlent rites précolombiens et chrétiens, on aperçoit de nombreuses femmes habillées traditionnellement avec d’impressionantes jupes et des chapeaux melon. C’est vraiment l’Amérique du Sud telle qu’on l’imagine saturée de couleurs, mystérieuse, parfois brute et frustre elle dégage une certaine poésie à bien des égards.

Les lamas, les hauts plateaux, le simple fait de mâcher de la feuille de coca vous dépayse dans ces décors de cinéma. Les paysages y sont grandioses du cimetière de train digne d’un western de Sergio Leone à la chaotique et étonnante ville de La Paz en passant par le Salar de Uyuni, chaque tour de roue fut un régal et un pur plaisir. À l’image de la Nouvelle Zélande ou encore du Laos, découvrir ce pays au guidon de votre meule est un bonheur de chaque instant. Ici il est difficile de ne pas dépasser les 2000 mètres d’altitude quel que soit l’endroit où l’on se trouve, vous vous acclimatez comme vous le pouvez et les traditions les plus anciennes vous plongeront dans une redécouverte de vous-même. Tout est majestueux, légendaire et souvent inhabité.

Concernant les villes, elles possèdent toutes une histoire Sucre, Potosi (qu’hélas nous n’avons pu visiter ) ou encore la Paz, chacune à une identité, un conte, une fable qu’il est libre de découvrir tout à chacun. La Paz capitale économique, perchée à plus de 3600 mètres de haut est une ville comme nulle part ailleurs. On peut y lire dès son arrivée sur le palais présidentiel, Plaza Murillo « Por la patria boliviana : libre, fuerte y altiva » (pour la patrie bolivienne : libre, forte, et haut-perchée) renforçant cette idée d’un peuple digne, fier de sa population cosmopolite et qui n’a pas besoin de l’homme blanc. Car oui, si il y a une petite note « négative » que je dégagerai de ces semaines boliviennes c’est bien celle de l’accueil, peuple des montagnes issues de centaines voire milliers années de traditions, coutumes locales, il est difficile de se mixer à la grande culture amérindienne. Pour vous donner un exemple ici les femmes sont très présentes dans ce pays, elles sont au coeur de la ville et elles ont leur place dans l’espace urbain. Elles sont marchandes dans les ruelles, sur les mercados ou encore dans les établissements de services. Les travaux restent assez stéréotypées à l’image de leurs voisins argentins ou chiliens avec des travaux manuels pour les hommes, les jobs de services et du commerces pour le sexe opposé. Contrairement aux discutions que nous avons pu partager en Indonésie, Thailande ou encore Le Laos (malgré une barrière du langage bien plus présente). Ici les échanges se limiteront à la forme la plus capitaliste qui soit si l’on peut parler ainsi. Le pays à longtemps été sous domination espagnole, son indépendance a été proclamée en 1825 après de longues années de lutte, grâce à de grands noms tels que Simon Bolivar qui donna son nom au pays, ou encore Antonio José de Sucre. Peut-être ici une explication à ce difficile dialogue avec les natifs ou alors peut-être simplement faut-il un peu plus de temps pour percer le mystère bolivien et se faire adopter…

Indiens quechuas et aymaras, métis, descendants d’esclaves, l’ensemble du pays vit au rythme de l’Amérique latine bien réelle d’aujourd’hui, écartelée entre un art de vivre ancestral et les pressions du monde capitaliste actuel. Tout ceci est assez difficile à discerner, distinguer en tout cas à partir de ce nous avons vu…

Je terminerai ce petit résumé de nos impressions par une anecdote, une image, un détail diront certains mais plein de sens à mon humble avis, au cœur de la ville de La Paz, les aiguilles de l’horloge de l’édifice du parlement tournent en sens inverse, comme celles de toutes les horloges « officiels » en tout cas celles de l’hémisphère nord. « L’horloge de l’Assemblée est une horloge solaire, et, dans l’hémisphère Sud, le Soleil tourne vers la gauche, contrairement à l’hémisphère Nord » a justifié le ministre des affaires étrangères en 2014 lors de l’inauguration.
Transgression volontaire ou involontaire ? Démarcation de l’hémisphère nord et de ces peuples coloniaux ? Ou simple format afin de faire sourires les touristes ? Chacun aura son avis sur la question…

Amour et bière fraîche !
On vous aime !

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Morgan & Rémi
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